Merci!


Suite à ma récente notoriété, enfin ma gloire ou plutôt, n’ayons pas peur des mots, mon plébiscite, il fallait garder la tête froide, ce qui n’est pas chose aisée pour le commun des mortels, malheureusement pas aussi modeste que Le Père… En effet, devenir un Jedi de la modestie requiert beaucoup de temps, de maturité et de pratique, ce qui n’est pas donné au premier venu !

Grâce aux organisateurs de l’Ultraks, que je salue bien bas, à mes nombreux fans et un talent incroyable, ma chronique précédente à fait le tour du monde et des environs… Vous comprenez mieux maintenant pour quelle raison je n’ai pas jugé bon de remporter l’Ultraks, même si ça s’est joué à peu de chose… Ben oui, eussé-je gagné, personne ne serait venu lire mon prochain compte-rendu de course ou ma prochaine chronique… Faut savoir jouer stratégie de temps à autre…

Donc en mettant le nez dehors, ce matin, je m’attendais au crépitement des flashs, aux journalistes qui crient des questions et se battent pour pouvoir s’approcher… Mais, à ma grande surprise, rien !

Je me suis donc résolu à reprendre la route, enfin les rails, sans envoyer mon e-mail de démission que j’avais déjà préparé dans ma tête :

Cher chef,

Malgré que tu ne m’aimes pas trop - et c’est bien réciproque - j’ai décidé de quitter ta pauvre société pour me consacrer pleinement à la littérature qui, elle, a besoin de moi (urgemment !). Je sais, c’est un choc immense mais ne sois pas trop triste : il faudra du temps mais la société finira peut-être par trouver quelqu’un presque aussi bien que moi, surtout gaspillant moins son talent pour ton job tout pourri, mais ce ne sera pas facile.

Je garde la carte de crédit de la société pour mes dépenses courantes, ainsi qu’une pile de tes cartes de visites que je laisserai sur le pare-brise des voitures en cas d’accrochage dans un parking…

Soyez fiers, vous pourrez dire que vous avez bossé avec moi !

Ou un truc modeste et sans chichi dans le genre : il faut toujours partir en de bon terme…

Sur le quai de la gare, pas de demande d’autographe, personne ne fait de selfie avec moi, ne me regarde à la dérobée (style : c’est lui? Non, j’y crois pas !!!! C’est vraiment lui ???? Ahhhhhhhh !!!! Suivi de l’inévitable appel à Justine, Marie-Berthe et Nolwenn : Justine, tu vas trop pas y croire ! J’attends le train, devine qui c’est qu’est juste un peu plus loin ? Le Père quoi ! Non mais t’imagine !? Ouais, en vrai, en cher et beau gosse quoi !)…

Bon il faut dire qu’avec ce que je balance toute l’année sur les CFF, je ne m’attendais pas à ce que leurs employés figurent parmi mes premiers fans… Maintenant que j’y pense, ce doit être aussi le cas pour les météorologues, les naturopathes, les homéopathes, les médecins, les dentistes, certains vendeurs de montres GPS et surtout les familles des disparus de l’Ultraks… Mais quand même, tous les autres !?

Plus surprenant encore, je regarde mon téléphone depuis une heure et toujours rien… Je pensais que les éditeurs commenceraient les enchères dès ce matin : Monsieur Le Père, vos chroniques ont retenues toute notre attention. Nous pensions vous proposer un contrat d’exclusivité pour 3 ans pour CHF 24 millions, quand pouvons-nous vous rencontrer ? Suivi par les appels urgents de la concurrence qui propose le double, le triple…

Ok.

Je n’ai pas démissionné.

Je suis donc dans le train, comme un con… Messieurs les éditeurs : c’est quand vous voulez !!!

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