104 - De mal en pis...

Ami de la pharmacopée et des marabouts, bonsoir !
Alors qu’il monte à Berne, le cœur léger, pour rendre visite à un client pour son job… Job pour lequel il n’est même pas assez payé… Le Père a peu conscience qu’il vit les derniers moments de quiétude et de santé pour longtemps…
Le week-end à venir est classé 2 dans la table de classification périodique des week-ends de la famille : « calme » à « de tout repos ». La table va de 0 : « rien, on glande sur le canapé en hurlant sur les punks » à 9 : « drame total, planning effectué sur une feuille Excel en 3D avec 96 entrées dans chaque dimension, avec 4 anniversaires minimum (lieux différents et horaires identiques) et 2 tournois ».
Donc, scouts pour no1 et 3 le samedi, lanterne magique pour 3 et 4, échecs pour 2 et 4 et anniversaire de no 6 avec les parrain et marraine (et leur famille) dimanche, rien d’insurmontable, Le Père se réjouit même des visites, ce qui n’est pas toujours le cas…
La légère toux matinale du Père ne se dissipe pas et, au contraire, atteint le statut grosse toux de fumeur en fin de vie, le genre qui respire par sa trachéotomie et parle à l’aide d’un petit appareil métallique à la suite de l’ablation de ses cordes vocales, avant l’arrivée du client. Le repas se passe sans heurt, mais Le Père sent qu’il ne respire pas autant que d’habitude… En même temps qui a besoin de 2 poumons ?! Encore une saleté qu’on nous a collé en double sans raison et qui prend de la place pour rien et se salit facilement si l’on n’y prend soin… c’est comme les genoux, encore des saletés en double qui peuvent tomber en panne ou s’user… L’homme est vraiment conçu comme un rasoir Gillette : tout est fait pour nous faire consommer un max de pièces de rechange !?
Après le repas, Le Père va s’asseoir dans un bistrot pour écrire une brillante et irrésistible chronique… Si, si ! Il profite du calme du lieu pour écrire un message à son chef, compte-tenu de son état – au Père, suis un peu lecteur frivole ! – il ne pense pas repasser par le bureau… Ecrire va normalement tout seul pour Le Père, auteur émérite et dramaturge de génie, mais là, il en bave un peu et se sent tout pourri, tel le contenu du sac plastique que junior a juste eu le temps de saisir avant distribution intense et diffuse en raison de la conduite de Madame sur route très sinueuse… Il est sensible, le bougre !
Le retour de Berne devrait être long, mais Le Père profite que le wagon n’est pas trop plein pour s’assoupir, bavant contre la vitre en ronflant avec une bulle dans le nez… Maintenir une classe minimum et une dignité en tout temps est la base de tout bon gentleman !
Le retour sent donc bon le weekend qui dérape et finit en folie furieuse, mais une fois de plus, Le Père se convainc, contre la preuve et la réalité d’années d’expérience, que ça va bien se passer…
Il passe le minimum de temps à gueuler sur les punks ce soir-là, activité louable habituellement assez prenante dans ses loisirs soiresques. Le coucher des punks se déroule sans accro, dans la douceur ou presque. Le Père renonce à manger autre chose qu’une pauvre soupe chinoise nucléaire, garantie sans produits naturels (pour être sûr de ne pas être plus malade, méfie-toi toujours de la nature, futur jeune père !?), dans laquelle trempent des nouilles insipides, qu’il a au préalable saupoudré de piment de cayenne et curcuma.
Le Père tient jusque vers 22h30, sous le regard moqueur de Madame… Malgré ses 37.5 C, il ne tient plus debout, a froid et commence à avoir la nausée !? Crash dans son lit… dont il ne ressort que 40 heures après. Il se sent toujours aussi mal, mais des invités sont attendus pour l’anniversaire de no 6…
C’est exagéré… Le Père s’est levé une ou deux fois, a rampé jusqu’aux toilettes ou jusque sur le canapé. Il ne mange plus depuis vendredi, mais ça ne lui manque pas vraiment.
Avant d’en arriver là… Les parrain et marraine doivent venir dimanche… Mais quand Le Père prévient le parrain de no 6 que : no 6 a une scarlatine (donc est sous antibios et ne sera plus contagieux dimanche), no 5 est malade, no 4 a une laryngite (d’où la détresse respiratoire de l’autre matin !), no 3 est fiévreux et donc probablement contagieux aussi…
Le parrain lui répond que de son côté : sa fille a de la fièvre, sa femme semble commencer la grippe et que lui se sent beau mal ! Du côté du parrain, cela finit en otite perforée pour sa pauvre petite, qui écope aussi d’une grosse semaine d’antibiotiques infectes, un passage aux urgences pour sa femme, avec lui qui gère comme il peut… Il ne vient donc pas partager ses microbes avec nous, mais on ne saurait pas trop lui en tenir rigueur !
Madame fanfaronne : avec no 2 qui a été malade la semaine précédente, tous les mâles de la famille y sont passés, mais pas les femmes… Ok, la princesse passe une journée sur le canapé sans fièvre à larver pour éviter l’école, mais il semble effectivement qu’elles soient épargnées…
Ca montre bien encore une fois que les femmes n’ont aucune solidarité et ne cherchent pas l’égalité avec les hommes…
Je profite de ces quelques lignes joyeuses pour remercier et saluer, une nouvelle fois, les nombreuses féministes fannes (l’académie française a décidé de féminiser les métiers, je me plie au diktat de cette mode…) qui me suivent chaque semaine et m’envoient, avec régularité, des menaces de mort… Enfin, des courriers de lectrices je veux dire !
Donc, les copains arrivent dimanche et, avec leurs 3 enfants, l’ambiance monte, c’est palpable. Les punks envahissent la maison, font les malins à table, sont tendus… On trouve un moment pour chanter joyeux joigniversaire à no 6 et lui offrir ses cadeaux. Il est heureux et fier et semble moins mal que ces derniers jours… Effet cadeaux ou début d’efficacité du médicament ?
Ah, oui… Le médicament…
Je n’ai jamais été pote avec les groupes pharmaceutiques, ce qui est normal : Le Père a 6 punks !!!! Nous leur lâchons, par an, l’équivalent du PIB d’un pays d’Amérique Latine de taille moyenne sans qu’ils ne fassent rien pour nous aider ou soulager les punks… Comment j’ose ?!
Eheheheheheheehheeheehehehe !
Nous devons donner une dose de cheval de médicament à no 6, 2 ans donc, d’un liquide dont il ne veut pas, qui a mauvais goût et doit lui rappeler vaguement l’urine de mangouste faisandée à la chaleur australe… C’était compliqué de faire une micro dose, un truc qui s’injecte comme un shot d’insuline ou des granules légèrement sucrés, mais insipides ? C’est fait exprès, on est d’accord ?! Surtout qu’on ne sait jamais si c’est le médicament qui le guérit ou la semaine qui s’est écoulée depuis le début de sa maladie ! Tout ça vendu à prix d’or pour que notre pédiatre songe à changer encore une fois de voiture ou de maison…
La manœuvre se révèle bruyante : Le Père essaie d’immobiliser junior en lui bloquant les bras, le torse et la tête, malgré ses protestations assez énergiques, pendant que Madame le force à boire l’infâme breuvage, avant de lui refiler le biberon pour le calmer… Heureusement, no 6 est intelligent et rusé comme le fennec à poils ras et finit par comprendre que c’est pour son bien et collabore, à moins qu’il ne se soit fait au goût de l’onguent, au point qu’on peut lui donner le médoc seul après 3 jours de lutte acharnée !
Le Père reste debout le temps que les copains sont présents… Il ne mange pas vraiment et regagne son lit avant la fin de l’après-midi tout de même.
Le Père t’a déjà parlé, lecteur compatissant, de la fragilité de son dos… Après plus de 40h au lit, alors qu’il y passe rarement 8h et jamais 9h de suite, il marche plié en 2, tel le vieillard cacochyme usé… Il ne fait pas bon vieillir !
Lundi, Madame va bosser, Le Père laisse tomber et va consulter son médecin. Comme d’habitude, ce dernier n’est pas là et il se retrouve avec sa collègue et néanmoins remplaçante. Le Père n’a pas de pneumonie, ni d’angine à streptocoques…
Franchement, quand Le Père va chez le médecin, c’est comme quand il va chez le garagiste : savoir ce qu’il n’a pas ne l’intéresse pas vraiment, en fait ?!?! Il n’a pas le cancer non plus, ok ça il aurait pu le dire tout seul… Mais il a quoi en fait ?! Une fois de plus, il se dit que de trop nombreuses personnes font des études extrêmement longues et coûteuses, mais dont l’utilité semble assez discutable : quand tu vois l’inefficacité des médecins en général, comparé à des marabouts ou autres météorologues, tu te dis qu’il y a foutage de gueule en bande organisée quelque part quand même !?
Ca se confirme : ils travaillent en plus en collaboration avec les grands groupes pharmaceutiques, c’est bien la preuve !
Le Père passe la semaine entre son lit et son lit, au fond du bac. Il s’occupe un minimum des punks quand il peut tenir debout, Madame prend le relais comme d’habitude. Hormis le fait que l’on ne travaille pas, être malade ne sert pas à grand-chose : trop mal pour lire ou larver tel l’adolescent baveux devant son téléphone portable ou la télé, c’est vraiment du temps perdu !
Non, c’est injuste et manque de précision, il reste un aspect assez sympathique à la maladie, quand tu manges tel le gorane baffreur moyen en temps normal et tourne à 0.5 – 0.75 plaques de chocolat par jour, arrosé de coca : à force de ne pas manger, tu maigris !!!
Ça paraît anecdotique, mais à la fin de la semaine, avant de partir pour sa Savoie natale (Savoie ou quoi ? Oui, je sais, c’est irrésistiblement drôle !?), Le Père affiche 5 kilos de moins sur la balance. Tu me diras, lecteur positif et jovial : bravo ma caille, bien joué ! C’est un poids idéal pour courir ou aller avec les 4 grands rejoindre tes parents pour leur apprendre à skier…
Non, franchement, futur jeune père, la naïveté est mignonne un moment, mais là tu deviens lourd !!!! Apprendre à skier aux punks, pas aux parents du Père !?!?! Sophiste gastérophile à crête mordorée, va !
Le fait qu’il aille en Savoie, mais surtout que sa mère (La reine mère !) cuisine, elle qui peut achever une colonie d’anorexiques avec un simple gratin dauphinois à la crème ou un gâteau au chocolat… Rend la probabilité qu’il reste à 1 kilo de son poids d’il y a 26 ans (!?) aussi épaisse que la probabilité qu’un boulimique maigrisse à l’issue de son concours de manger de hamburgers frits, à la mayonnaise, avec du kouign amann double beurre en dessert…
Comme il prévoit de passer une semaine assez tendue avec ses parents, Le Père profite d’un léger mieux dans sa maladie pour aller courir jeudi soir… Madame lui lance le regard d’Elliot Ness quand Al Capone propose de l’acheter, sans lui dire qu’elle considère que c’est une énorme erreur… Le Père lui explique qu’il est coureur, ascendant warrior et qu’il ne va pas courir longtemps… Il sort bien habillé avec ses Vibram Five Fingers, ses fantastiques gants de pied qui font tellement rire les punks, et après 500m il est à l’article de la mort et hésite a appeler la cardio mobile, enfin la poumon mobile… Comme c’est un dur à cuir, il finit tout de même son tour sur un demi poumon avant d’aller se doucher et se recoucher : il décide de reporter temporairement sa reprise de la course… Sans l’avouer à Madame, naturellement !
Il est convenu que Le Père emporte no 1 à 4 le vendredi soir déjà. Location du matos de ski réservé pour 6 jours (il a fallu hypothéquer un punk pour avancer un tel montant…), cours de ski collectifs pour 4 (offert gracieusement par les parents du Père comme cadeau de Noël aux punks) et forfaits pour 5 jours de ski (nouvelle hypothèque sur un punk). Ça tombe bien, Le Père trouvait justement qu’il n’avait plus d’argent !
Donc, vendredi Madame prépare les sacs de tout le monde (sauf Le Père, faut vraiment tout faire soi-même de nos jours, on n’est vraiment pas aidé !?) pendant que les punks vaquent à leurs occupations habituelles : se mettre dessus et se provoquer…
No 4 :
« Papaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ?! No 2 m’a traité de gros mytho !?!?!?! »
« No 2, arrête de dire à ton frère qu’il est gros, c’est inexact et négatif ! »
Après quelques menaces, une course de Madame pour apporter le sac contenant le pique-nique (oh, ça va lecteur moqueur, tu n’as jamais rien oublié ?! Pas un enfant ou une belle-mère ?! Ok, alors tu es un sain, ce qui n’est pas tout à fait le cas du Père qui prend soin d’oublier 1 ou 2 choses partout où il va…) au Père qui partait déjà, un détour par l’école pour couper le cadenas que no 1 a mis autour de la trottinette de no 4 et dont elle a perdu la clé (c’est une longue histoire…), le signal du départ est enfin donné.
Le Père quitte la Suisse, vendredi en fin de journée, la cœur lourd et pas totalement remis de sa maladie récente… Le cœur lourd non pas de quitter Madame ou de se retrouver seul avec les 4 grands punks, non, c’est l’idée de se retrouver avec ses parents pendant si longtemps !!!
Il se dit, comme à chaque fois, que ce ne doit pas être si difficile de tenir une simple semaine avec eux… Entre adultes, ça ne peut que bien se passer, on n’est plus dans la simple relation parents-enfants !
Eheheheheheheeheheheheheheehehehe !!!!!
Le weekend nous arrive dessus à vive allure… Il est déjà là… Les Vaudois vont reprendre lundi, d’autres débutent leurs vacances sous la neige ou la pluie ! Repose-toi, futur jeune père, et dors, innocent imprudent, ça ne va pas durer et le récit des vacances du Père pourrait t’épuiser !

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