98 - Ultraks forever !!!

Amis de l’arthrose et des chemins de montagne, bonsoir !

Le weekend dernier, le gratin, la fine fleur, que dis-je, l’élite ! du trail s’est une nouvelle fois réuni pour l’incroyable, le superbe, le fantastique, le terrible, le fascinant Ultraks de Zermatt !!!!

Et il faut reconnaître qu’ils savent y faire à Zermatt : il ferment toute la ville, pas une voiture, tu ne peux accéder qu’en train, juste pour maximiser d’effet de monter lentement et de te faufiler entre les montagnes, toutes plus impressionnantes que les autres, probablement juste pour te faire douter, et pour finir tu arrives et en sortant de la gare, sur la droite, tu vois le Cervin… Enfin les nuages cette fois !

Il va s’en dire que, comme tout bon rassemblement de trail, tout y est : le monde, les sponsors, les spécialistes du domaine, les godasse de trail, les stands qui vendent chaussettes et barres de céréales, mais surtout : Le Père !

Pour la 5ème fois, Le Père affronte la montagne, seul, avec ses quelques centaines de camarades, qu’il monte ou descende, qu’il pleuve ou neige, que le vent souffle ou que le soleil tape, rien n’arrête Le Père !!!!

Les forces semblent inégales, tant Le Père à la classe et en impose… Pourtant, il ne fait pas le malin cette année : suite à sa brillante prestation sur l’Ultra de l’Eiger et en attendant que l’un de ses fidèles lecteurs – au nombre de 3, grosse fréquentation ces derniers temps, les vacances ont été longues – se décide à lui faire don d’1 ou 2 genoux, Le Père souffre !

Un surhomme, un demiurge ou un super héros banal abandonnerait… Mais ce n’est pas le genre du Père… De réfléchir, je veux dire ! Donc il arrive fin prêt, comme chaque année, dans la capitale trailesque du weekend : manque de sommeil patent depuis 2 semaines, départ tardif et en train de la banlieue vaudoise, pas fait d’effort sur son alimentation ou sur le dénivelé depuis l’Eiger et pas décalé son sommeil, pour avoir un brin envie de dormir la veille de la course, bref, ça sent la très grosse édition !

La météo annonce de la neige à 2’000m le jeudi d’avant la course, donc des conditions apocalyptiques pour le jour J… Eheheeheheh ! Non, jeune lecteur innocent, Le Père ne croit plus en la météo depuis des siècles et reste donc de marbre, de granit, de tungstène face à ces prophéties hasardeuses ! Il prévoit, pour le cas hautement improbable où la météo ne se tromperait pas, on ne sait jamais, ça peut arriver à tout le monde un moment d’égarement, 1 ou 2 couches de plus que d’habitude et une couche plus ou moins étanche pour le haut et le bas. Oui, force nous est de constater que même Le Père apprend du passé et de la Swisspeaks de 2017 avec ses 11 heures de pluie battante…

Le vendredi est couvert, un peu de pluie, mais rien de grave, Le Père récupère son dossard. Le numéro 4'555 va donc rentrer dans les livres d’histoire ! En rentrant à son hôtel, il reçoit un message d’un ex-collègue et néanmoins ami qui, on ne sait comment ni poussé par qui, s’est laissé convaincre naïvement de courir la Sky, coursinette de 49km, la même que va courir Le Père… Le hasard fait bien les choses, c’est émouvant ! 

Le Père le retrouve, lui et un copain coureur, à la gare de Zermatt. Nous sommes à priori dans le même bloc, proche de la fin du peloton de coureurs, et promettons de nous revoir le lendemain matin frais et joviaux !

Le Père perd, comme avant chaque course, une éternité pour préparer tout son merdier… C’est incroyable qu’après autant de courses il puisse encore être aussi bordélique et perdre une heure pour s’assurer de ne rien oublier, c’est aussi improbable qu’il ait pris 2 paires de chaussures de trail bien que voyageant en train, alors qu’aux dernières nouvelles il n’a toujours que 2 pieds, mais c’est Le Père, c’est comme ça qu’on l’aime !

Le réveil est un brin matinal, Le Père essaie de se convaincre que Chuck Norris n’a pas besoin de sommeil ou que dormir est pour les faibles, mais ce n’est que de bien peu de réconfort ! Il regarde dehors, une fois qu’il a retrouvé l’usage de ses yeux, et le temps n’a pas l’air si menaçant… Il ne change pourtant pas son sac, sachant que le météorologue est fourbe et n’attend que ça pour faire s’abattre une tempête de neige sur la région ! Tant pis, il part un peu lourd, mais au moins il n’aura pas de regrets et pourra adresser un puissant doigt d’honneur céleste si la pluie décidait quand même de se manifester !

Arrivé moins de 10 minutes avant le coup d’envoi, il cherche son bloc puis ses copains, qu’il trouve et rejoint à quelques secondes du départ. L’ambiance est, comme pour la plupart des courses, géniale, mélange d’appréhension, de transpiration et de bonheur, flot d’endorphine et d’adrénaline, sportifs de tous niveaux s’apprêtent à aller communier avec la montagne ou tracer les chamois, pendant qu’un animateur sur la ligne de départ beugle dans un micro pour leurs faire lever les bras afin de montrer sur les vidéos de promotion qu’ils sont chauds patate et kiffent la life !

Le coup de départ retentit, l’avant de la course part très vite, puis les blocs sont libérés les uns derrières les autres… Se mettre dans un bloc pour partir tous en même temps ? Oui, c’est juste pour placer les gens par ordre de vitesse, pas parce qu’il y a trop de monde…

Le Père ne part pas trop vite, il a trop d’expérience pour ça ou a déjà trop morflé une fois précédente. Il part en revanche nettement plus vite que son ex-collègue, ce qui l’inquiète un peu… Il poursuit tout de même car il sait que le sus mentionné collègue ne pesant que 16,8kg le rattrapera rapidement dans la première montée, alors qu’il sera décédé ou en train de mourir d’une agonie lente et douloureuse.

Le trajet dans Zermatt est rapidement avalé et on entame la montée vers Sunnegga. La montée ne se passe pas trop mal. Quand le cœur commence à aller un peu haut, Le Père ralenti, mais il ne marche pas des masses au début et c’est plutôt encourageant… Ou alors il est réellement en train de partir trop vite et va le payer plus tard… Mais ne nous attardons pas sur ces considérations bassement tactiques… Pour le moment il court et c’est cool !

Joli passage latéral sur un single (terme technique anodin désignant un petit chemin peu large où doubler se fait au risque de ta vie ou d’une chute de quelques mètres, suivant l’endroit) fort joli, mais blindé de monde... Le Père double, mais perd du temps… C’est la dure loi de ce sport, quand tu ne vas pas assez vite au début ou que tu es une quiche en montée, ce qui est le cas du Père, tu es avec le peuple dans les bouchons ! 

Petit regret : au bout du plat, il y a une trouée dans les arbres, avec un banc et une croix… On y jouit d’une vue fantastique sur le Cervin… Mais là on voit juste des nuages tout blanc. Au moins il ne fait pas trop chaud !

Passage dans la roche creusée (bon sans vouloir la ramener ou faire le trouduc de touriste qui se plaint tout le temps : ça les auraient fait chier de creuser un passage pour un mec de taille normal ?! Quand tu sors la perceuse et que tu bosses 2-3 jours, autant faire les choses bien, même si tu mesures 1.12m, tu peux penser au touristes et autres étrangers du village voisin qui vont passer et devront se plier en 4 pendant les 78 ans qui viennent ! Déjà qu’il n’y a ni ascenseur, ni escalier roulants dans les montées, alors je veux bien un peu de nature, mais faudrait voir pour penser aux touristes et au développement de la région !?), puis encore un bout de plat avant d’entamer une nouvelle montée. 

Bon, là Le Père double nettement moins, force m’est de l’avouer, lecteur avide… Il y a des passages plus plats où on peut courir, mais dans l’ensemble, ça marche et ça souffre !

Arriver au ravito. Blaguounette habituelle, pour faire croire qu’il maîtrise et n’est pas à un millimètre de la mort :

« On voit bien qu’on est en valais : c’est 8h du mat et ils sont déjà à l’apéro ! »  

Gloussement d’une personne – probablement l’un des 3 lecteurs du Père (que je salue affectueusement et remercie pour leur assiduité et de rire à mes blagues !). Le Père refait le plein d’un bidon et c’est déjà la première descente qui commence. 

Et là, c’est le drame ! 

Dès les premiers mètres, la douleur genouilleuse survenue sur l’Eiger est de retour… Comme tout individu sensé et responsable, Le Père réfléchit : ça veut dire que la Swisspeaks dans 2 semaines risque être compromise, donc qu’il s’agit probablement de sa dernière course de la saison… Donc on s’en tape et on fonce, foutu pour foutu, autant rigoler !

Le Père se remet donc à courir et flambe quelques coureurs dans la descente sympathique, tout en jurant vertement dans les parties les plus raides où les genoux piquent le plus. Oui, la douleur au genou droit est maximale quand il faut ralentir… Donc quand c’est raide… 

Arrive ce qui devait forcément arriver dans ce genre de course : le bas de la pente et le début de la redoutable montée suivante : vers le Gornergrat !

Parmi les talents du Père, on compte : pète couille de renommée internationale, écrivain de génie, pas trop mauvais dans les descentes, prolixe en remarques pointues, raffinées et variées, fin tireur, enfin tireur, grand, beau gosse,… 

Malheureusement, c’est à ce moment là qu’il réalise que la montée n’entre pas dans les 596 premières de ses qualités exceptionnelles ! En fait après 6 mètres il est fatigué, décédé 20 mètres plus loin et à l’agonie pour une bonne partie de la montée. Il râle, ce serait dommage que les autres coureurs qui souffrent en silence n’en profitent pas, demande pourquoi il est là, pourquoi il fait ce sport et pas du golf, ou du bowling ou rien…

Il reconnait les passages qui étaient sous la neige lors de son passage au mois de juin et se fait la remarque que la météo a encore une fois merdé en long en large et en travers… Ce qui l’arrange pour le coup : cette zone assez pentue était vraiment dangereuse avec des paquets de neige et là, sur du sec, on peut aller plus vite… enfin on pourrait, mais pas Le Père, décédé depuis longtemps ne fais pas le mariole !


Photos du Cervin, qui se montre maintenant que nous sommes assez haut, et petite prise de bouffe, Le Père repart de plus belle. Les lacs admirés plus tôt dans la saison ont disparu presque jusqu’au dernier ! C’est impressionnant comme la sécheresse a laissé des traces !

Nouvelle photo de concurrents dans la brume, paysage lunaire à contre-jour, joli moment… Puis le sommet de la crète qui laisse voir les sommets environnants et l’arrivée au ravitaillement du Gornergrat ! Le Père perd trop de temps, comme à chaque fois, à remplir gourde et panse et à préparer sa boisson d’efforts. Bouillons et cocas pleuvent à flots et il faut déjà repartir vers une longue descente qui va encore faire mal aux genoux !


La descente, en trail, ça fait mal… Pendant ou après, suivant le niveau du pratiquant et les soucis physique, mais tout le monde n’y arrive pas forcément bien. La première descente de la saison se paie normalement pendant une bonne semaine, en courbatures de folie qui te font penser que tu t’es déchiré un muscle et marcher en grimaçant… Là il sait pourquoi ça pique et c’est instantané !

A ce stade, tu me diras, lecteur douillet et peu téméraire, mais pourquoi s’entêter et ne pas simplement opter pour la marche ou le sympathique train à crémaillères qui redescend doucement à Zermatt ?! La réponse scientifique est simple et tient en 2 mots : PARCE QUE !!!!!

Donc Le Père, d’un pragmatisme fort helvétique, décide de ne pas freiner ! Et, hormis une douleur supportable, ça se passe plutôt pas trop mal… Il double du monde, s’éclate un peu quand même (pour qui n’a pas mal aux genoux, ne tient pas à ses chevilles, ses coudes ou ses genoux, il faut bien reconnaitre que bombarder dans des chemins caillouteux en descendant une montagne à tombeaux ouvert à quelque chose d’extrêmement jubilatoire !), et arrive sans encombre à Ryffelalp, ravitaillement avant un bout plus plat.






Une fois encore, Le Père se sustente à grands coups de bouillon et de coca, agrémentés de Tucs… Il repart en remerciant les bénévoles et emporte du chocolat, plus pour la tête que pour le corps.

Eh, les bénévoles ! Le Père est admiratif ! A plusieurs titres : 

1.   Il ne fait pas beau, pas super chaud (on est près des 2’000m, jusqu’à 3'100 sur ce parcours), mais ils sont là, pour aider, en souriant…

2.   Ils doivent se lever très tôt pour que tout soit en place pour le passage du premier coureur (qui est passé depuis 3 heures probablement quand Le Père arrive, c’est la triste réalité)

3.   Ils doivent être sympathique avec tous les coureurs, du premier au dernier, même avec les suisse allemands, alors que tous ne sont pas aussi beaux gosses et joviaux que Le Père

4.   Surtout, ILS NE SONT PAS PAYES !!!

Alors, sur ce dernier point… Le Père avait fait vœux de chasteté… Ok, à priori il n’a pas totalement tenu sur ce vœux… Mais de pauvreté : JAMAAAAAIIIIIIIIISSSSSS !!!! Ce n’est pas tout à fait exact… Lorsqu’il gagnera ce qu’il considère être le SMIG, le minimum vital en quelque sorte, selon ses critères, environ CHF 750'000 par an, il dédiera une part certaine de ses maigres loisirs au bénévolat le plus gratuit… En attendant ce jour béni, il ne peut malheureusement pas être bénévole, pour des raisons religieuses !

Comme il mange en repartant, il commence par marcher un moment. C’est plat, il se fait doubler par les coureurs du 33km, il y a plus de monde sur ce segment de la course. Il sait qu’il se dirige vers un passage qu’il aime moins : la montée de Schwarzee dans laquelle il avait tellement morflé sa race l’année précédente, ainsi que celle d’avant, celle d’avant encore… en fait chaque année !

Après cet épisode de course et de balade champêtre, enfin boisêtre, un peu de descente qui pique et se déroulent sans histoire. Doublage massif de concurrents abasourdis par tant de grâce et de vitesse, jurons divers et variés en fonction des bouchons ou douleurs aux genoux, puis passage sur la passerelle vertigineuse habituelle. Le Père se demande quel sadique zoophile bourreau d’enfants a pu concevoir un tel pont suspendu, donc qui oscille et tressaute de manière fort peu rassurante, avec comme plancher des grilles assez étroites, le tout retenu par deux ficelles qui n’inspirent pas confiance ?!




Etonnamment, la passerelle ne cède pas sous le poids des 10 candidats qui la franchissent en même temps que Le Père et c’est bien heureux pour le monde littéraire et culturel helvétique !

Arrive alors la montée de Schwarzee… Enfin c’est lui qui y parvient, la montée n’ayant pas bougé depuis l’année précédente…


Et bien, crois le ou non, cher lecteur fidèle et néanmoins innocent, bien que ce soit la 5ème fois que Le Père foule cette montée de sa course légère et primesautière, enfin de son pas lourd et râlant, ça n’est pas vraiment plus facile… 

Il y a pas mal de romands ou francophones cette année, Le Père cause un peu avec eux et essaie même parfois d’en motiver 1 ou 2, histoire de se distraire.

Après ce qui lui semble une éternité, soit l’équivalent d’un trajet de 17 minutes avec les punks qui hurlent et se chamaillent quand tu as oublié tes boules Quies, Le Père, ou ce qu’il en reste, arrive au ravitaillement de Schwarzee… Là, la fatigue aidant, il perd encore une bonne demi-heure à goinfrer, baffrer, remplir les gourdasses (mes lecteurs les plus sportifs auront naturellement traduit « gourdasses » en flasque push to drink et non en Ukrainiennes peu brillantes siliconées) et se préparer pour le dernier bout de la course.

La descente est assez pentue par endroit, les genoux grincent, mais c’est large, on peut facilement doubler, pas trop technique et ça passe vite. On dit au revoir aux coureurs du 33km qui rentrent directement sur Zermatt et on part à gauche, direction fond de la vallée et la cascade à droite…

Le Père en profite pour arroser un arbre, pendant qu’il y en a encore ! Ben oui, forcément, plus haut, il n’y a plus d’arbre… Donc si tu es en train d’uriner contre un tronc plus haut, c’est soit que tu urines sur un autre concurrent qui est à l’arrêt, soit, exceptionnellement, que tu urines sur un ours, auquel cas la course risque changer de rythme et tu vas trouver une nouvelle motivation, un second feu…

Ca monte ! Le Père le sait, c’est la 5ème fois, mais ça surprend toujours ! Pas jusqu’à la cascade, mais après… Ca monte, on croit être en haut et ça monte encore, puis encore, puis encore et c’est un peu plat… Là on peut avancer à nouveau, bonnes sensations… Enfin, si tu oublies : les douleurs aux genoux (oui, numéro 2 a décidé de se plaindre aussi pour ne pas faire de jaloux), les cuisses, les pieds, la hanche, la brume,…

Le Père jure et hurle pour le principe : il vient de s’apercevoir qu’il n’y a plus aucune chance qu’il améliore son meilleur temps… 

Compte tenu de la brume ambiante, quelques coureurs ont du croire entendre le cri du Yéti pas bien réveillé mais fâché sur lequel un concurrent épuisé aurait uriné par mégarde… Désolé les jeunes, faut arrêter de croire à n’importe quoi, le Yéti n’existe pas… Et pour les plus subtiles : même s’il existait, ce n’est pas en Suisse l’Himalaya !

Descente sur Trift, dernier ravitaillement, fait nettement moins mal que la première année où Le Père tapait chaque caillou du bout de ses godasses… Elle est très pentue et fait mal aux genoux mais va vite. Dernier bouillons, dernier coca, Le Père remplit ses flasques (c’est des gourdes souples, lecteur mal poli et imprudent, chez Le Père rien n’est flasque !) et s’apprête à repartir en mangeant, lorsqu’il remarque qu’on l’observe…

La gloire fait qu’il est coutumier de ces dévisagements envieux, jaloux ou de simple reconnaissance de son immense talent et de sa modestie… Mais là, un coureur barbu gris et hirsute le regarde et lui adresse la parole – quel culot ! :

« Tu as fait du basket ?! »

Le Père s’apprête à répondre :

« Waouh, t’es un génie ! Je mesure 2m01, donc j’ai fait du basket !? »

Quand l’autre insiste :

« Tu as joué à Posieux… On était ensembles ! »

Et effectivement, sous son pelage foisonnant, son visage rappelle vaguement quelque chose au Père ! Son passage, 2 saisons, à Posieux date d’il y a… pas si longtemps que ça ! Mais la probabilité de croiser un autre sale basketteur, dans la pampa Zermattesque, qui va a peu près à son rythme (Le Père l’a dépassé dans les 2 dernières descentes) et qui le reconnaisse après toutes ces années !? Le monde est vraiment petit ! 

Il repart avant Le Père qui traine comme à chaque ravitaillement, avant de repartir en marchant et baffrant des Tucs sans défense…

Petite montée sèche, long plat montant, c’est déjà la descente dans les paravalanches, au-dessus de la gare. Le dernier bout dans la forêt est raide et un peu glissant, avec des cailloux et des racines. On est près de l’arrivée, mais il faut rester attentif pour ne pas finir sur le nez.

Rentrée dans Zermatt, toujours sensationnelle, les gens qui encouragent, le dernier sprint pour arriver à la ligne… Et de 5 Ultraks !!!!! Malgré lui, Le Père sourit bêtement, comme toute personne qui finit une course et en a bien bavé…

Ca fait mal aux genoux, mais c’est tellement bien de passer cette ligne… Il pleuvine, Le Père va prendre son tee-shirt finisher, de la bonne taille cette année (un luxe !) et rentre comme il peut à son hôtel.

Il est convenu qu’il rejoigne d’autres coureurs pour le repas du soir, en vitesse et pas loin… Nettoyage de ce qui peut l’être et séchage de son merdier. Le Père pue comme une mouffette décédée en plein soleil, mais hormis les genoux et quelques cloques, il a survécu… Il se promet de ne pas aller à la Swisspeaks, du fait des genoux, texte Madame pour lui dire qu’il a survécu (elle ne peut pas trop espérer sa disparition prématurée dans un ravin où on le retrouverait, partiellement rongé par les marmottes ou les chacaux, 2 jours après la course : ils ont 6 enfants dont elle devrait s’occuper toute seule tout le temps et il est de ce fait de toute façon pauvre, donc autant le garder encore un peu !), regarde le temps de ses quelques copains et finit par aller se doucher, lui-même importuné son odeur fétide…

Il retrouve en boitant un pote dans un bistrot… Il a repris apparence et odeur humaine, sont pote est toujours en tenue de course, le coude et le genou en sang d’une chute à 2km de l’arrivée, la fatigue et l’inattention se paient assez vite en trail, médaille autour du cou. Il a mis presque une heure de moins que Le Père et est content. L’ancien collègue du Père arrive sans encombre 1 heure après lui, peu habitué des descente et de la foule, heureux en franchissant la ligne d’arrivée avec son copain.

Tout le monde a fini, c’est donc une très bonne édition finalement ! La météo a été très bonne : pas trop froid, pas trop de pluie et surtout pas trop chaud ! L’organisation est toujours sans faille, toujours aussi sympathique, l’Ultraks, la course à découvrir en Suisse !

Le Père repart en boitillant pour retrouver les coureurs et manger… La nuit suivant un trail est normalement incroyable : Le Père dort vite et longtemps, sans réveil des punks, avant de tout remballer pour repartir vers Madame et les punks qui l’attendent… 

Allez vous coucher, la semaine est bientôt finie et samedi, il y a Swisspeaks !

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